Dans un communiqué documenté, le SNPC, par la voix de M. Eric MATHAY, Président de la régionale bruxelloise, démontre qu’à l’heure de la crise énergétique, certains veulent objectiver les certificats PEB, alors même qu’une habitation identique dans les trois régions du pays (Flandre, Bruxelles, Wallonie) aboutit à un certificat PEB avec un score différent.
A nouveau, un bel exemple de surréalisme à la belge !
A l’heure où certains imaginent conditionner l’indexation des loyers à l’efficacité énergétique d’un logement ou d’un commerce, il semble utile de s’interroger sur la pertinence d’un outil moins objectif qu’il n’en a l’air.
Le certificat PEB indique la consommation théorique annuelle calculée par mètre carré de surface brute de plancher de l’habitation (en kWh d’énergie primaire par m² et par an). Cette valeur ou la classe énergétique basée sur cette valeur, qui se veut plus facile à appréhender, doit permettre à l’acheteur ou au locataire potentiel d’évaluer le caractère économique de l’habitation sur le plan de la consommation énergétique. Plus cette valeur est petite, meilleure sera la classe énergétique et plus faible sera la consommation énergétique de cette habitation par rapport au nombre de m².
Le problème, c’est que chaque région a développé sa propre grille de score.
Voici les tableaux avec le score énergétique pour chaque région de notre merveilleux pays :
En région bruxelloise
Consommation par m² en kWh/m²/an
En région wallonne
Consommation par m² en kWh/m²/an
En région flamande
Consommation par m² en kWh/m²/an
Ainsi, une habitation avec une consommation de 400 kWh/m² par an aura un score PEB de :
- G en région bruxelloise
- E en région wallonne
- de couleur jaune (équivalent à D) en région flamande.
La différence du seuil pour être classé en score énergétique « G » ou rouge sont les suivants selon les régions :
Surréalisme disiez-vous ?
La question qui suit doit aussi être prise en considération : le score énergétique exprimé en kWh/m²/an est-il fiable et bien réel ?
La réponse est ici généralement négative. En effet, si le propriétaire a procédé à des travaux d’isolation il y a plusieurs années mais qu’il ne dispose pas ou plus de pièces justificatives pour démontrer la présence d’éléments à intégrer par le certificateur énergétique dans ses calculs et son rapport, le certificateur devra alors prendre en considération une valeur par défaut qui varie selon le type d’éléments concernés. Pour l’isolation des murs, par exemple, la valeur par défaut est fonction de l’année de construction du bâtiment. Ces valeurs par défaut sont toujours défavorables et le résultat du calcul sera donc moins bon.
Un des membres du Snpc leur écrivait tout récemment que, entre la réalité de la consommation de son bien et la consommation théorique exprimée sur le certificat PEB, il y avait un écart tel qu’il décrédibilise ce certificat PEB.
Conclusion
Le citoyen sensible à la performance énergétique de l’habitation qu’il occupe, qu’il veut acquérir ou donner en location restera perplexe avec un certificat PEB dont le score sera différent selon la région où est situé le bien en question.
Alors qu’en région bruxelloise, l’habitation est considérée comme « très énergivore » à partir de 345 kWh/m²/an, ce même bien en région flamande et en région wallonne obtiendrait un score bien moindre. C’est donc bien une aberration dont il conviendrait de s’occuper et de faire disparaître. Un peu d’homogénéité s’il vous plaît ! Combien de Ministres autour de la table pour en débattre : au moins 3 si pas plus.
Mais aussi la fiabilité du certificat relative de la consommation par m² par an pose problème.
Certains politiques imaginent désormais utiliser ce certificat PEB pour le lier à une limitation de l’indexation des loyers, à une augmentation de la taxation, à l’obtention de prêts verts, etc….
Dans un premier temps, il serait préférable de remettre à plat la méthodologie de calcul qui aboutit à un résultat non conforme à la réalité de la consommation annuelle de l’habitation.
Ne conviendrait-il pas de refédéraliser ce domaine de compétences confiées aux régions afin d’avoir une homogénéité dans le score énergétique de l’habitation quelle que soit la région dans laquelle est situé l’habitation ?
Prenons l’exemple d’un véhicule automobile. Quand le constructeur indique que le véhicule consomme en théorie 7,5 litres pour 100 km, c’est bien entendu une consommation identique pour le véhicule qu’il soit acheté par une personne en Flandre, à Bruxelles ou en Wallonie !!!
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